Suffit-il d’avoir des jouets pour jouer ?


En cette période de Noël, la question du choix du « bon jouet » est au cœur des préoccupations de nombreux parents… 

Et si l’on en profitait pour s’interroger plus largement sur l’importance du jeu dans la relation à nos enfants ?

Dans son livre « Jouons ensemble autrement » Catherine Dumonteil Kremer nous invite à approcher le jeu d’une manière différente : jouer pour améliorer les relations avec nos enfants, donner de l’attention personnalisée, sortir des impasses relationnelles avec les petits comme avec les adolescents, souder la famille, se fabriquer des souvenirs…
L’auteur nous amène à réfléchir à notre propre vécu du jeu, à dépasser la gêne, l’ennui, le sentiment de perdre son temps…pour jouer vraiment avec ses enfants, entrer dans leur monde et privilégier le plaisir de vivre ensemble.
Catherine Dumonteil Kremer propose concrètement une cinquantaine de jeux spontanés simples à mettre en place, ainsi qu’une sélection de jeux coopératifs et de jeux de plateaux originaux.

Si vous cherchez un cadeau pour de jeunes parents, ou si les fêtes des années précédentes vous ont convaincu qu’il est nécessaire de penser autrement le passage du Père Noël, ce livre va vous intéresser, en voici le sommaire détaillé :

Le jeu : une rencontre émotionnelle
                   Explorer, expérimenter ou jouer
                   Quand nos enfants grandissent, pourquoi jouons nous moins ?
                   Le jeu libre ou jeu symbolique
                   Les effets magiques du rire
                   Sortir des impasses relationnelles par le jeu
                   Des jeux qui soudent la famille
                   Jouer à la guerre

Le jouet, un besoin ?
                   Naissance d’un petit consommateur
                   Quelques suggestions pour choisir un jouet
                   Jouets et sexisme

Jeux de règles compétitifs et coopératifs
                   Les jeux coopératifs
                   Les jeux de société avec plateau
                   Le cercle vicieux de la compétition
                   Des jeux de société irrésistibles

                   Jeux éducatifs ou « activités pédagogiques alternatives » ?


Faut-il "laisser pleurer"?

LES PLEURS DU BÉBÉ : ce que la recherche nous apprend.


Les chercheures Sylvia Bell et Mary Ainsworth ont mené dans les années 1970 des études qui auraient dû mettre définitivement à l'index les théories sur les "enfants gâtés". Ces chercheures ont étudié deux groupes de couples mère-nourrisson. Le groupe 1 était constitué de mères donnant des réponses promptes et maternantes aux pleurs de leur enfant. Le groupe 2 était constitué de mères plus retenues dans leur réaction. Elles ont trouvé qu'à l'âge d'un an, les enfants du groupe 1, auxquels les mères avaient répondu rapidement et de manière plus maternante, étaient moins portés à recourir aux pleurs comme moyen de communication. Ces enfants semblaient avoir un attachement à leur mère plus sécurisé et avaient développé de meilleures facultés de communication, devenant moins pleurnichards et moins manipulateurs.


Jusqu'à cette époque, on avait fait croire aux parents que s'ils prenaient leur bébé dans leurs bras chaque fois qu'il pleurait, il n'apprendrait jamais à se calmer et deviendrait de plus en plus exigeant. D'autres études ont été menées qui montraient que les bébés dont les pleurs ne recevaient pas une réponse rapide se mettaient à pleurer davantage, plus longtemps, et d'une manière plus dérangeante. 
Dans une étude qui comparait deux groupes de bébés en pleurs, les nourrissons recevaient, dans l'un des groupes, une réponse immédiate et maternante, tandis que dans l'autre groupe, on laissait les enfants pleurer. Les bébés dont les pleurs recevaient une attention appropriée pleuraient moins dans une proportion de 70 %. Chez les bébés qu'on laissait pleurer, à l'inverse, les pleurs ne diminuaient pas. 

Fondamentalement, la recherche a montré que les bébés dont les pleurs étaient entendus et auxquels on répondait apprenaient à "pleurer mieux", ceux qui étaient le produit d'un style de maternage plus retenu apprenaient à "pleurer plus fort". Il est intéressant de noter que ces études ont montré des différences non seulement dans la manière de communiquer des bébés avec leurs parents selon les réactions qu'ils obtenaient à leurs cris, mais aussi des différences chez les mères.

Ces études ont montré que les mères qui donnaient une réponse plus limitée et moins maternante devenaient graduellement insensibles aux pleurs de leur bébé, et cette insensibilité se propageait à d'autres aspects de leur relation parent-enfant. 

La recherche a montré que laisser un bébé pleurer "gâte" toute la famille.

Evaluez le style d'attachement de votre enfant


Dans le cadre du volet « Recherche », un des projets de l’association est d’évaluer le style d’attachement  des enfants âgés de 12 à 18 mois, à travers leur comportement lors des séparations.
L’étude est réalisée en collaboration avec une équipe de la faculté de médecine de Munich spécialisée dans ce type d’évaluation. Les enfants sont filmés dans le cadre d’une situation de séparation (« situation étrange ») et les enregistrements sont envoyés à Munich de façon anonyme. Les résultats sont ensuite discutés avec les parents.
Pour plus d’informations concernant les styles d’attachement, nous vous invitons à prendre connaissance du diaporama diffusé lors de la conférence du 30 septembre sur ce blog.
Ce type d’étude est connu depuis les années 80, et depuis, plus de 10 000 enfants ont ainsi été évalués. Certains d’entre eux ont été suivis jusqu’à l’âge de 20 ans, dans les années 2000.

Description du Protocole :

Il s’agit d’un protocole filmé de 18 minutes (6 séquences)


1. L’enfant est avec son parent, dans un environnement nouveau (jouets…)

2. Arrivée d’une personne étrangère dans la pièce

3. Départ du parent, l’enfant est seul avec la personne étrangère

4. Retour du parent, départ de la personne étrangère

5. Départ du parent, l’enfant est seul

6. Retour du parent


Cette mise en scène permet d’observer le comportement de l’enfant lors des séparations et surtout lors des retrouvailles avec son parent.
Le but n’est pas de mettre des étiquettes ni de cataloguer les enfants, mais de mieux comprendre le phénomène et de proposer dans un second temps si besoin, des solutions aux parents.

Les parents intéressés par cette étude peuvent prendre contact avec l’association pour de plus amples précisions, en nous écrivant à l’adresse troisa.asso@gmail.com. 
Ils seront recontactés dans les plus brefs délais.
L’étude se fera sous la direction du Président de l’association, Adrian Serban, pédiatre et psychothérapeute.
Dans un second temps, une rencontre avec les parents, s’ils le souhaitent, pourra être organisée, afin de présenter les résultats du test et de proposer des solutions pour optimiser et renforcer la relation entre l’enfant et ses parents.

Cette étude est entièrement gratuite et commencera en janvier 2014.
Elle aura lieu au 10 grande rue de la Croix Rousse 69004 Lyon, les premières sessions auront lieu les samedis 11 et 18 janvier 2014.

Quand on donne une fessée à un enfant, on lui apprend à frapper...et rien d'autre !


Nous avons évoqué lors de notre conférence du 30 septembre, la nécessité d’éviter toute forme d’agression physique pour favoriser un attachement sécure.
Le 10 octobre dernier, nous avons assisté avec beaucoup d’intérêt à la conférence d’Olivier Maurel, sur le thème de la fessée et avons choisi de retranscrire ici des arguments pour lutter contre quelques idées reçues… 
Nous vous rappelons qu’Olivier Maurel est Président de l'Observatoire de la violence éducative ordinaire (www.oveo.org) et auteur de plusieurs ouvrages sur les violences éducatives.  

 « Des fessées, on en a tous reçu et ça ne nous a pas traumatisé » FAUX

Deux conditionnements puissants sont à l’œuvre dans nos difficultés à renoncer à toute forme de violence éducative et expliquent nos résistances.   

Un conditionnement culturel    
Dans notre inconscient, l’image de l’enfant est chargée négativement.
Depuis 5000 ans, dès les premières civilisations, on retrouve des proverbes de type « il faut battre les enfants ». De nombreuses croyances indiquent que l’homme nait tordu, qu’il faut le « redresser ». 
Aujourd’hui, la science donne une image bien différente de celle que l’on pouvait avoir auparavant. De nombreux travaux scientifiques dont ceux de Félix Warneken nous montrent que l’altruisme, le sens de l’entraide est déjà développé chez les bébés. Vers 18 mois, un bébé est capable de venir en consoler un autre. 

Un conditionnement individuel 
Il est important de rappeler qu’une grande majorité _80 à 90%_ d’entre nous (parents et grands parents d’aujourd’hui) a subi des violences éducatives. 
Les neurosciences ont mis en lumière la présence dans notre cerveau de neurones miroir qui enregistrent ce que nous voyons et nous poussent à reproduire, ce qui explique pourquoi pour certains parents, il est très difficile de ne pas avoir recours à la fessée.  

« Une fessée de temps en temps, ça ne fait pas de mal » FAUX  

"Quand on frappe  les adultes, c'est une agression. 
Quand on frappe les animaux, c'est de la cruauté. 
Quand on frappe les enfants, c'est pour leur bien". 

La fessée est dommageable pour la santé physique ET la santé psychique de l’enfant 
Frapper un enfant déclenche en lui un stress : en réponse à ce stress, se met en place un système qui fait que son organisme se prépare à se défendre ou à fuir.
Comme il ne peut ni fuir, ni se défendre, les hormones deviennent toxiques. Elles attaquent le système digestif et les neurones et altèrent la mémoire.
La nature désactive les fonctions qui ne sont pas indispensables : la croissance, la digestion, le système immunitaire.
Si les attaques sont fréquentes, il y a une mise en danger réelle de la santé de l’enfant. 

La fessée met à mal l’estime de soi de l’enfant 
L’enfant de 2-3 ans, s’il est frappé se dit, « je suis mauvais ». 
Être frappé, c’est toujours une humiliation.
L’enfant la reçoit à plein, s’humilie lui-même, il perd l’estime de soi, indispensable à une bonne santé mentale, ce qui augmente les risques de dépression. 

La fessée diminue l’empathie 
La violence a des effets sur l’empathie. Quand on frappe beaucoup un enfant il se blinde,  quand on ne ressent plus ses propres émotions, on ne ressent plus celles des autres.
C’est pourtant grâce à l’empathie que nous pouvons stopper notre agressivité naturelle. 

La fessée rend servile 
La violence ne peut que perturber l’altruisme et engendrer la servilité, on se met au service des autres parce qu’on a peur. 

La fessée perturbe le sens moral de l’enfant 
Les bébés ont très tôt le sens du bien et du mal. Quand on frappe un enfant et qu’on lui dit « c’est pour ton bien », on vient perturber son sens moral.
Ce n’est qu’en 1996 qu’un psychologue américain à remarqué que le précepte « Ne fais pas à autrui ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse »  n’est pas appliqué aux enfants.
La violence sur les enfants est encore extrême dans beaucoup de pays. 

« Une bonne fessée, et il va comprendre » FAUX 

La première chose que l’on apprend à un enfant en le frappant c’est à frapper 
Lorsqu’il reçoit une fessée, l’enfant apprend que l’on peut aimer ET frapper. Une partie importante de la violence conjugale, prend sa source dans le mélange amour et violence.
Le risque est de ne plus faire la différence entre conflit et violence, cette confusion est grave.
Les conflits sont tout à fait normaux, la violence est anormale.
Quand les enfants sont habitués très jeunes à la violence, les conflits entre adultes sont nécessairement violents. 

Comment éduquer son enfant sans faire usage de violence ?  

Se déconditionner, c’est la première chose à faire, ne pas chercher à minimiser ce que l’on a subi. Quand on n’ose pas voir ce que l’on a subi, il y a plus de risques que l’on reproduise. 

Respirer profondément par le ventre :
On détend le diaphragme, on se recentre sur soi même et on peut être plus à même d’avoir la bonne attitude.   

Devancer le réflexe (conditionnement) et retarder la réaction
           -Compter jusqu’à 10 dans sa tête
           -Sortir de la pièce
           -Pratiquer le yoga 

Nommer et accueillir les émotions 
Les enfants ont des émotions très fortes qui ne sont pas tournées contre nous.
Une émotion doit être accueillie, la colère doit être accueillie, l’émotion est légitime, pas la violence. On peut apprendre à l’enfant à nommer ses émotions.
Les crises ne sont pas « pour » quelque chose mais « parce que »… 

Chercher à comprendre ce qui se passe « qu’est ce qui se passe entre mon enfant et moi ? » «  Qu’est ce qui nous arrive ? »
On peut se dire : « si j’avais un conflit avec ma meilleure amie, comment je parlerai ? »
On cherchera alors à rendre le conflit constructif plutôt que de chercher à avoir raison. 

De la nécessité d’une loi. 

En France, un enfant meurt de maltraitance tous les 2 jours.
Quand nous levons la main, nous imitons nos ancêtres. Il faut qu’il y ait une loi pour contrebalancer le poids des conditionnements.
Si l’on prend l’exemple de la Suède au moment du vote en 1979, 70% des suédois étaient contre, aujourd’hui, ils ne sont plus que 10%.
Lorsqu’on éduque un enfant sans violence, on se retrouve isolé. Il est important de se rapprocher d’autres parents partageant les mêmes convictions afin de créer un renforcement positif et d’échanger sur les alternatives à la violence. 

Pour aller plus loin, trois ouvrages d’Olivier Maurel : 

"La fessée, Questions sur la violence éducative " (La Plage, 2004)
" Oui la nature humaine est bonne !" (R Laffont, 2009)
"La Violence éducative, un trou noir dans les sciences humaines" (L'Instant présent, 2012)


Le diaporama de la conférence est en ligne

Nous tenons tout d'abord à remercier l'Association Lyonnaise de Santé Mentale pour son invitation.
La conférence a attiré beaucoup de monde et nous n'avons malheureusement pas pu tous vous accueillir.
D'autres évènements consacrés à l'attachement sont en prévision, et nous ne manquerons pas de vous tenir informés.
Pour visionner et télécharger le diaporama de la conférence, vous pouvez cliquer sur le lien ci dessous:

La fessée

 

Nous avons le plaisir de relayer l'information concernant cette conférence organisée par la Cause des Parents. Nous serons présents et ravis de vous rencontrer à cette occasion.

La fessée : 
Quel impact ? Quelle alternative ? Quelle loi ?
Conférence- Débat avec  Olivier Maurel

Olivier Maurel portraitLe jeudi 10 octobre 2013 à 20h30
À la Maison des Associations, 28 rue Denfert Rochereau Lyon 4 (Métro Croix- Rousse ou Hénon)
Rares sont les parents qui arrivent à maîtriser leur colère face à un enfant « capricieux ». La fessée nous échappe ou bien on croit que c'est la seule façon d'élever son enfant. La campagne télévisuelle récente menée par la Fondation pour l'enfance, et la pétition du Conseil de l'Europe nous donnent matière à débattre sur ce sujet essentiel. Loin d'être culpabilisant, Olivier Maurel, conférencier de renom, nous décrira la réalité de la violence éducative ordinaire et ses effets sur les enfants et la société en général. Nous envisagerons de nouvelles pistes pour s'orienter vers une éducation sans violence, à partir d'un travail sur soi et sur la relation avec les enfants. Et vers une nouvelle loi ?
Olivier Maurel est fondateur et président de l'Observatoire de la Violence Educative Ordinaire (www.oveo.org), et auteur de « La fessée, Questions sur la violence éducative » (La Plage, 2004) et "Oui la nature humaine est bonne !" (R Laffont, 2009)
Conférence organisée par La Cause des Parents, réseau d'échange, d'information et d'entraide entre parents. 04 78 27 96 08
Pour un déroulement plus serein de la conférence, la présence des enfants de plus de 6 mois n'est pas souhaitée.
Tarif normal 10€. Adhérents et tarif réduit : 5€
Ré Réservation obligatoire sur le site : maisonparentalite@free.fr

Conférence sur l'attachement


Nous avons le plaisir de vous convier à une conférence animée par le docteur Adrian Serban, pédiatre et psychothérapeute sur le thème de "l'attachement".
Cette conférence gratuite nécessite une inscription par mail : troisa.asso@gmail.com





Adhérer

L’adhésion permet :
- d’avoir une place réservée pour les conférences gratuites et des tarifs réduits pour celles qui sont payantes.
- de participer gratuitement à une évaluation du style d’attachement de son enfant, s’il est âgé de 10 à 20 mois.
- de participer aux ateliers proposés durant l’année le jeudi soir et/ou le samedi matin.
- et depuis 2014 de recevoir une newsletter bimensuelle directement dans votre boite mail
télécharger le bulletin d'adhésion

Forum des associations


 Merci à toutes et tous pour votre participation au forum des associations de la Croix Rousse ce samedi 7 septembre...

L’attachement sécure, un beau cadeau



Si notre association s’est donné pour but de promouvoir le besoin fondamental d'attachement du bébé , de se sentir aimé et en sécurité, ce besoin n’est pas limité à l’enfance, mais nous accompagne toute notre vie .

Prendre en compte ce besoin, c'est permettre aux parents et aux enfants de renforcer les liens qui les unit, d’instaurer une communication basée sur l’empathie et la compréhension de l’autre, restant sensible à son développement. Ce sont les fondements  d’un bonheur partagé.
 « Le bonheur ne peut se concevoir que dans l’ouverture au vaste monde. Il n’est pas durable dans le repli, l’étriqué ou le refermé. Le petit périmètre n’est jamais ou rarement un choix : il est en général dicté par la douleur ou la peur, par des trajectoires de vie qui l’ont imposé. A l’inverse, l’instinct de l’enfance est tourné vers le bonheur au large.

Mais cet élan n’est possible que s’il existe une base vers laquelle se retourner : C’est ce que les chercheurs en psychologie nomment l’attachement sécure. Un enfant et l’adulte qu’il deviendra_ sera d’autant plus capable d’explorer avec plaisir le monde et la vie qu’il aura la certitude_ parce qu’il en a fait l’expérience_ de disposer de bases arrières sûres. »


Extrait de « L’art du bonheur » de Christophe André